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Le Bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu s’insurge contre la décision de la Direction Générale de Migration (DGM) interdisant l’embarquement aux voyageurs munis de documents délivrés dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23. L’organisation alerte sur les conséquences humanitaires de cette mesure.

Dans une correspondance datée du 30 juillet 2025 et parvenue à notre rédaction le 1er août, la Société Civile du Sud-Kivu exprime sa profonde inquiétude face à la décision des autorités congolaises de Kinshasa d’instruire les compagnies aériennes de refuser l’embarquement aux détenteurs de documents migratoires délivrés par l’administration de l’AFC/M23.

Selon cette structure, plusieurs voyageurs congolais ont déjà été bloqués à l’étranger, notamment à Nairobi et Addis-Abeba, pour avoir présenté des CEPEGL ou des attestations tenant lieu de passeport émis dans les zones contrôlées par la coalition rebelle. Désormais, seuls les documents délivrés par le pouvoir central de Kinshasa permettent d’entrer ou de sortir du pays.

La Société Civile dénonce une mesure qui « accentue la souffrance des populations » déjà éprouvées par des mois de conflit. Elle souligne qu’il est devenu presque impossible de circuler entre Bukavu et Uvira, les routes étant contrôlées à la fois par l’AFC/M23 et par les groupes Wazalendo. Ceux qui tentent de passer sont contraints de verser jusqu’à 500 000 francs congolais pour franchir clandestinement les barrières.

Cette restriction impacte particulièrement les malades chroniques nécessitant des soins au Burundi, ainsi que les étudiants congolais inscrits dans les universités burundaises, dont plusieurs risquent de devoir abandonner leurs études.


La Société Civile alerte sur le risque d’une crise humanitaire et sanitaire si cette mesure n’est pas revue. Elle exhorte le gouvernement à assouplir ses directives afin d’alléger le quotidien d’une population déjà traumatisée par la guerre.

Par Deborah Namegabe pour Fact-ogl

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