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KIGALI — Ce vendredi 11 juillet 2025, la Haute Cour de Kigali a confirmé la peine de réclusion à perpétuité pour Denis Kazungu, un ancien enseignant de 36 ans reconnu coupable de treize meurtres. La justice a ainsi mis fin à tout espoir de clémence pour celui que la presse locale qualifie désormais de « tueur en série de Kigali ».

Outre la peine de prison à vie, l’amende de 10 millions de francs rwandais, infligée en mars dernier par le Tribunal Intermédiaire de Nyarugenge, a également été maintenue.

Un appel rejeté, des remords jugés insuffisants

Arrêté en septembre 2023, Kazungu n’a désormais plus aucun recours juridique. La Haute Cour a jugé son appel « non fondé », estimant que le verdict initial du 7 mars 2024 restait pleinement justifié au vu de la gravité des faits.

Lors d’une audience en juin dernier, Kazungu avait tenté de plaider pour une réduction de peine. Il s’était présenté comme un homme repenti, coopérant avec les autorités et exprimant publiquement ses regrets :

« J’ai donné les informations de mon plein gré. À chaque souvenir d’une autre victime, j’ai alerté les autorités. Ce que j’ai fait est lâche. Je demande pardon au Chef de l’État, au gouvernement, aux familles. Si je pouvais revenir en arrière, je ne referais jamais ce choix. »

Mais la justice rwandaise est restée ferme. Les juges ont estimé que la cruauté et la répétition des actes commis ne laissaient place à aucune circonstance atténuante.

Kazungu a été condamné pour dix chefs d’accusation, dont meurtre, viol, et falsification de documents. Il devra également verser des indemnités aux familles de sept de ses victimes.

Retour sur une affaire sordide

Tout a basculé en septembre 2023, dans le quartier de Busanza, district de Kicukiro, à Kigali. Un banal conflit avec son propriétaire a mené à l’ouverture d’une enquête policière. Ce qui semblait n’être qu’un litige locatif s’est transformé en horreur : plusieurs corps de femmes ont été découverts enterrés derrière la maison de Kazungu.

L’enquête a mis au jour un mode opératoire froid et méthodique, mêlant préméditation, manipulation, et dissimulation. Kazungu attirait ses victimes dans des cabarets, les ramenait chez lui, les violait puis les tuait. Leurs corps étaient ensuite enterrés dans une fosse commune creusée derrière sa demeure.

Un passé d’éducateur, une chute inexpliquée

Son avocat, Me Faustin Murangwa, a tenté de dresser le portrait d’un homme autrefois respectable. Dans les années 2010, Kazungu avait fondé une école maternelle pour orphelins à Remera, fermée en 2016. Il s’était ensuite lancé dans le commerce transfrontalier d’alcool, perdant en 2018 des marchandises estimées à 120 000 dollars, une perte qu’il aurait, selon lui, « jamais surmontée ».

Mais pour la justice, ni son passé d’éducateur, ni ses revers économiques ne peuvent justifier l’horreur.

Les actes de Denis Kazungu étaient trop graves, trop nombreux, trop impardonnables.

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3 commentaires sur « Rwanda : La Haute Cour confirme la perpétuité pour le tueur en série de Kigali »

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