

Depuis trois ans, la milice Mobondo continue de semer l’insécurité dans le Grand Bandundu, englobant les provinces du Kwilu, Kwango et Mai-Ndombe, ainsi que dans les périphéries de Kinshasa (Maluku) et au Kongo-Central (Kimvula). Malgré les efforts de neutralisation, cette milice reste active et fragmentée en plusieurs factions rivales, dirigées notamment par des chefs connus sous les noms de Daddy, Satonge et B52, qui s’affrontent régulièrement, provoquant des violences internes et des déplacements massifs de populations.
Les exactions de la milice se sont intensifiées entre 2024 et 2025, avec des enlèvements, pillages et extorsions sur l’axe Lonzo–Kingala (Kwango–Kwilu). À Bagata, plusieurs postes de perception fiscale ont été perdus, entraînant un manque à gagner pour les autorités locales depuis juillet 2024. Par ailleurs, une administration parallèle imposant des taxes illégales aux transporteurs a été signalée à Kinsele sur la RN17, bien que l’armée ait démenti ces allégations. Des actes similaires de rackets ont aussi été rapportés sur la route Mongata–Bandundu.
La milice Mobondo reste une menace constante dans plusieurs zones rurales. À Popokabaka et Kenge (Kwango), elle contrôle plusieurs villages, tandis qu’à Bagata (Kwilu), une dizaine d’agglomérations sont sous son emprise. Une attaque en avril 2024 dans le village Mayala a coûté la vie à une dizaine de civils, et en avril 2025, une incursion meurtrière à Kabiyala a fait 13 morts, dont plusieurs civils égorgés, selon l’armée. Les Forces armées de la RDC (FARDC) interviennent régulièrement pour contrer ces miliciens, mais ceux-ci poursuivent leurs exactions malgré les opérations militaires.
L’origine de cette crise remonte au 12 juin 2022, avec un conflit communautaire à Kwamouth (Mai-Ndombe) entre les communautés Teke et Yaka, lié à une contestation de la redevance coutumière imposée par les chefs Teke aux populations allochtones Yaka. Ce différend a dégénéré en violences meurtrières, incendies et déplacements massifs, transformant rapidement les tensions communautaires en un conflit armé organisé. La milice Mobondo, née de ce contexte, s’est illustrée par des exactions graves, y compris des violences sexuelles et des attaques ciblées contre les chefs coutumiers, souvent assassinés.
Cette situation sécuritaire alarmante a un impact humanitaire majeur, avec plus de 1 000 civils tués en trois ans, des milliers de déplacés, et une paralysie des services publics due à la perte de contrôle de certaines zones par l’État. Malgré les efforts des FARDC et des autorités, la milice Mobondo continue de représenter un défi majeur à la paix et à la stabilité dans cette région de la RDC
🖊️ Par EKANGA Raymond | 13 juin 2025 | ✉️ infos@fact-ogl.org
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