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Kampala, 5 juin 2025 – Le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni a annoncé une mesure décisive visant à interdire l’exportation des minerais à l’état brut, marquant un tournant stratégique dans la politique minière du pays. Cette décision, officialisée cette semaine, s’inscrit dans la volonté du gouvernement de stimuler l’industrialisation, créer des emplois et maximiser les revenus issus de ses ressources naturelles.

« Il est inacceptable que nos minerais soient envoyés à l’étranger sans aucune valeur ajoutée. Nous devons transformer nos ressources ici, chez nous, pour le bénéfice du peuple ougandais », a déclaré le président Museveni lors d’un discours à Entebbe.

L’interdiction concerne plusieurs ressources clés telles que l’or, l’étain, le tungstène, le coltan et le cuivre, dont l’Ouganda dispose en abondance. Désormais, les entreprises opérant dans le secteur minier seront tenues de construire des installations locales de traitement ou de conclure des partenariats avec des raffineries déjà existantes dans le pays.

Soutien à l’industrialisation locale

Cette mesure vise à rompre avec le modèle d’exploitation extractive hérité de l’époque coloniale, où l’Afrique exportait ses matières premières sans transformation. Selon Museveni, la transformation locale des minerais permettra non seulement de capter plus de revenus, mais aussi de stimuler la chaîne de valeur industrielle, de l’emploi technique à la recherche appliquée.

« C’est une opportunité pour l’Ouganda de devenir un hub régional pour la transformation minière et la fabrication de produits à haute valeur ajoutée », a-t-il insisté.

Réactions et défis à venir

La décision a été saluée par certains analystes comme un pas vers la souveraineté économique, mais elle soulève aussi des inquiétudes chez certains opérateurs du secteur. Plusieurs compagnies minières ont exprimé des doutes quant à leur capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles exigences, notamment en termes de coûts et d’infrastructures.

Le gouvernement a toutefois promis des incitations fiscales, un appui technique et un cadre réglementaire favorable pour accompagner la transition vers la transformation locale.

Un signal fort pour la région

Avec cette interdiction, l’Ouganda emboîte le pas à d’autres pays africains tels que la Tanzanie, le Zimbabwe ou encore la RDC, qui ont adopté des politiques similaires ces dernières années pour valoriser leurs ressources minières. Ce mouvement régional reflète une prise de conscience croissante : les ressources africaines doivent d’abord profiter aux Africains.

La Rédaction

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