

Kinshasa, le 9 juin 2025 — La République Démocratique du Congo (RDC) a officiellement annoncé qu’elle ne participera pas à la 46e session ministérielle de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), prévue à Kigali, au Rwanda, à moins qu’un changement de pays hôte ne soit opéré. Cette déclaration a été rendue publique ce week-end via un communiqué posté sur le compte Twitter du ministère congolais des Affaires étrangères.
Dans ce communiqué, Kinshasa affirme que sa participation à la réunion est conditionnée à une relocalisation de l’événement. « La RDC ne saurait cautionner la tenue d’une réunion de cette importance sur le sol d’un pays qui continue à violer de manière flagrante sa souveraineté et à alimenter l’instabilité dans l’Est du pays », peut-on lire dans le texte.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse régulièrement Kigali de soutenir le mouvement rebelle du M23, actif dans la région du Nord-Kivu, ce que le Rwanda nie systématiquement. Malgré plusieurs tentatives de médiation régionales, les relations restent glaciales entre les deux pays.
La 46e réunion ministérielle de l’OIF, qui réunit les ministres des Affaires étrangères des pays membres, est censée préparer les grands axes du Sommet de la Francophonie prévu en 2026. Au programme : les questions de coopération linguistique, de paix, de démocratie et de développement durable dans l’espace francophone.
La décision de Kinshasa, si elle se maintient, pourrait peser sur la dynamique de la réunion et poser un sérieux problème de légitimité à l’OIF. D’autant plus que la RDC, avec ses quelque 100 millions d’habitants, représente l’un des pays francophones les plus peuplés et stratégiques du continent africain.
À ce stade, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du secrétariat général de l’OIF, ni de la part des autorités rwandaises. Il reste à voir si une solution diplomatique pourra être trouvée avant la tenue de la rencontre.
La Rédaction