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La question du monopole économique accordé à certains entrepreneurs dans les zones actuellement contrôlées par le M23/AFC s’invite avec insistance dans le débat public. Qu’il s’agisse de la sphère sociale, économique ou politique, tous les regards sont désormais tournés vers cette situation, perçue comme une atteinte à l’équité dans l’exercice du commerce.

Selon plusieurs sources locales et acteurs de la société civile, certaines activités économiques stratégiques à Goma et dans d’autres parties du Nord-Kivu seraient réservées à un cercle restreint de personnes bien introduites dans les sphères du pouvoir en place dans ces zones. Une situation qui, selon eux, étouffe la concurrence, freine l’initiative locale et accentue la précarité déjà alarmante dans la région.

Un message fort contre « l’économie de privilèges »

Dans un message intitulé « Message sur la situation économique à Goma », l’acteur socio-économique Jean-Paul Waitswalo n’a pas mâché ses mots. Ce lundi 18 août 2025, dans un message consulté par Fact Ogl, il dénonce fermement cette dérive économique.

« Nous condamnons fermement la pratique observée depuis un certain temps à Goma, consistant à réserver certaines activités économiques à un cercle restreint de personnes bien positionnées, au point de considérer toute concurrence comme une infraction. »

— Jean-Paul Waitswalo

Selon lui, ces pratiques ne sont pas seulement injustes, elles sont dangereuses pour la stabilité économique et sociale de la région, surtout en période de crise.

« Dans un contexte de crise économique qui frappe durement l’Est de la République démocratique du Congo, de telles pratiques sont inacceptables. Elles aggravent la misère, étouffent l’esprit d’initiative et privent la population d’opportunités économiques. »

— Jean-Paul Waitswalo

Face à ce qu’il qualifie de « blocage volontaire de l’économie locale », Jean-Paul Waitswalo appelle les autorités locales, ainsi que ceux qui ont la charge de gérer les entités administratives sous contrôle du M23/AFC, à prendre des mesures urgentes pour soulager les populations.

« Nous appelons les autorités locales à mettre immédiatement fin à ces restrictions et à libéraliser tous les secteurs économiques comme auparavant. Une concurrence libre et saine permettra d’améliorer l’offre, de faire baisser les prix, d’alléger le panier de la ménagère et de contribuer à la sortie de crise à Goma et dans toute la région de l’Est. »

— Jean-Paul Waitswalo

Plusieurs chefs d’entités administratives, s’exprimant sous anonymat pour des raisons de sécurité, affirment eux aussi se sentir « lésés » par cette politique économique jugée discriminatoire. Ils demandent à être impliqués dans les prises de décision économiques locales et réclament une redistribution équitable des opportunités commerciales.

Nombreux sont ceux qui redoutent une aggravation des inégalités sociales si la situation perdure, d’autant qu’aucune réponse officielle n’a été fournie par les responsables de l’administration dans les zones concernées. Mais les revendications s’intensifient et la pression sur les décideurs ne cesse de croître.

La Rédaction

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