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Le 22 mai 1994, au moment où le génocide des Tutsis faisait rage au Rwanda, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 918, élargissant le mandat de la MINUAR (Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda), autorisant enfin l’envoi de 5 500 casques bleus supplémentaires. C’est une décision tardive, prise après plus de 6 semaines d’inaction, mais elle marque un tournant international dans la reconnaissance du drame en cours.

Le contexte : une tragédie ignorée

Depuis le 6 avril 1994, date de l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana, le Rwanda est plongé dans un génocide systématique. En quelques jours, les milices Interahamwe et les forces gouvernementales entament l’extermination des Tutsis et des Hutus modérés. Le monde reste largement inactif. Pire : l’ONU réduit drastiquement les effectifs de sa mission initiale, passant de 2 500 à 270 hommes le 21 avril, laissant le terrain libre aux tueurs.

Les témoignages se multiplient pourtant : journalistes, ONG, religieux et survivants décrivent l’horreur. Face à la pression internationale croissante et aux critiques virulentes, notamment du commandant canadien Roméo Dallaire, le Conseil de sécurité revient sur sa décision.

22 mai 1994 : une résolution tardive mais symbolique

La résolution 918 élargit le mandat de la MINUAR, lui donnant le pouvoir de protéger les civils, d’aider à la distribution de l’aide humanitaire, et de soutenir les efforts de cessez-le-feu. Elle prévoit également un embargo sur les armes à destination du Rwanda. Toutefois, les troupes mettront plusieurs semaines à arriver, et entre-temps, des centaines de milliers de personnes auront déjà été tuées.

Même si cette décision n’a pas permis d’arrêter le génocide, elle est désormais perçue comme le début d’une prise de conscience internationale, et un aveu d’échec face à l’une des plus grandes tragédies humaines du XXe siècle.

L’impact dans la région des Grands-Lacs

Ce sursaut tardif des Nations Unies ne suffit pas à empêcher la tragédie, mais il marque le début d’un engagement plus soutenu de la communauté internationale dans les affaires de la région des Grands-Lacs. Il servira de référence pour la mise en place future d’opérations de maintien de la paix plus robustes, mais aussi comme exemple flagrant de ce qu’il ne faut pas répéter.

Le génocide au Rwanda, et la réponse hésitante de la communauté internationale, ont profondément influencé les politiques humanitaires, les doctrines d’intervention, et les mécanismes de prévention des conflits sur le continent africain.

Fait marquant

22 mai 1994 : L’ONU adopte la résolution 918 pour élargir la mission de la MINUAR au Rwanda, alors que le génocide est en cours.

Le saviez-vous ?

L’arrivée effective des troupes promises par l’ONU n’interviendra qu’en juin 1994, trop tard pour sauver la majorité des victimes. Le génocide fera environ un million de morts en 100 jours.


Rédigé par Fact-ogl – Pour que la mémoire nourrisse la paix.

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