
La gestion de la bourgmestre de la commune d’Oicha, Eugénie Kavira Mwenge, est de plus en plus contestée. Saisie par la population locale, l’ancienne figure politique Jean-Paul Ngahangondi appelle à sa démission, évoquant une série de griefs graves.

L’ancien député provincial Jean-Paul Ngahangondi n’a pas tardé à réagir après avoir été interpellé par ses électeurs d’Oicha, son fief politique, au sujet de la gestion de la bourgmestre en place. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il dresse un réquisitoire sévère contre Eugénie Kavira, qu’il décrit comme « l’une des dirigeantes les plus incompétentes que la commune ait jamais connues ».
Un appel à la mobilisation citoyenne
Face à ce qu’il considère comme une « mauvaise gouvernance », Ngahangondi exhorte la population à se lever pour exiger un changement à la tête de la commune. « Il faut se mobiliser massivement, à travers des manifestations pacifiques ou des initiatives citoyennes, pour espérer un avenir meilleur », martèle-t-il.
Cette déclaration intervient alors que la province du Nord-Kivu, et particulièrement la région de Beni-Oicha, fait face à une situation sécuritaire et économique précaire. Dans ce contexte, le comportement jugé arrogant de la bourgmestre suscite de plus en plus de critiques.
Une gestion décriée et jugée déconnectée
Les accusations portées contre Eugénie Kavira vont bien au-delà de simples dysfonctionnements administratifs. Selon Ngahangondi, la cheffe de la commune se montre hautaine dans ses discours et ses actes, ignorant les doléances de ses administrés.
« Elle affiche souvent un sourire en public, lors des cérémonies officielles, mais les visages de ses concitoyens sont marqués par l’inquiétude et l’incertitude. Ses réponses sont condescendantes, teintées d’une suffisance blessante pour ceux qui peinent à vivre au quotidien », dénonce l’ancien parlementaire.
Et d’ajouter : « Elle semble convaincue de détenir la vérité absolue, rejetant toute critique comme étant de la simple démagogie ou de l’agitation politique ».
La fracture entre la population et le pouvoir local
La situation semble avoir franchi un seuil critique. D’après plusieurs sources locales, les structures de la société civile, les mouvements citoyens et des notables ont saisi l’administrateur du territoire pour exprimer leur rejet de la gestion de la bourgmestre. Une pétition aurait également été transmise au représentant du gouverneur.
« La commune d’Oicha ne peut pas continuer avec une dirigeante dont la gouvernance a montré ses limites », insiste Jean-Paul Ngahangondi, interrogé par Fact OGL.
En toile de fond, un contexte sécuritaire tendu
Coincé à Goma pour des raisons de sécurité, l’ancien élu de Beni n’a pas manqué d’exprimer sa solidarité envers les habitants de Komanda, dans le territoire d’Irumu, en Ituri, où plus de 40 fidèles catholiques ont récemment été massacrés par des éléments présumés de l’ADF.
une pression croissante sur la bourgmestre
Ce dossier, à forte charge émotionnelle et politique, pourrait avoir des conséquences majeures sur la direction de la commune d’Oicha. La pression populaire, désormais relayée par des figures politiques et la société civile, place Eugénie Kavira dans une position délicate.
Par Awa Jean de Dieu pour fact-ogl