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25 juin 2025Le Kenya a connu une nouvelle journée de tension et de deuil. De vastes manifestations organisées dans plusieurs villes du pays, notamment à Nairobi, Kisumu, Mombasa, Nakuru et Eldoret, ont été brutalement réprimées par les forces de l’ordre. Le bilan provisoire fait état d’au moins 16 morts et plus de 400 blessés, selon Amnesty International Kenya.

🎯 Un an après la contestation contre la loi fiscale

Ces mobilisations interviennent un an jour pour jour après les manifestations massives de juin 2024 contre la controversée Finance Bill, une réforme fiscale impopulaire ayant conduit à la mort de dizaines de manifestants l’an dernier. Ce 25 juin, les protestataires – principalement des jeunes Kenyans issus de la mouvance « Gen Z » – sont redescendus dans la rue pour dénoncer :

  • la brutalité policière persistante,
  • la hausse du coût de la vie,
  • la corruption,
  • et surtout, la mort récente du blogueur Albert Ojwang, décédé en détention.

🧍‍♂️ Albert Ojwang, le nom devenu symbole

Âgé de 31 ans, enseignant et blogueur engagé, Albert Ojwang avait été arrêté début juin après avoir critiqué un haut responsable de la police. Son décès en garde à vue a déclenché une onde de choc à travers le pays. Les autorités parlent d’un « accident en cellule », mais plusieurs ONG, dont la Kenya Human Rights Commission, dénoncent une dissimulation. Trois policiers sont actuellement poursuivis pour son meurtre.

🚨 Répression musclée et dérives sécuritaires

À Nairobi, des centaines de manifestants pacifiques ont été dispersés par des gaz lacrymogènes, balles réelles, canons à eau et matraques. L’accès au Parlement, au siège du gouvernement et à la présidence a été fortement sécurisé. La Commission nationale des droits de l’homme du Kenya (KNCHR) confirme au moins 8 morts, des blessures graves, ainsi que plus de 60 arrestations dans 23 comtés.

📺 Liberté de la presse en sursis

Fait marquant, le gouvernement a brièvement suspendu la diffusion en direct des principales chaînes de télévision couvrant les manifestations. Une décision fortement critiquée par les organisations de défense des droits. Fort heureusement, la Haute Cour du Kenya a ordonné la reprise immédiate de ces diffusions, en attendant une audience prévue le 2 juillet.

🗣️ Une jeunesse debout

La mobilisation de la jeunesse kenyane montre une volonté forte de réclamer justice et réforme. Les leaders civils demandent :

  • une enquête indépendante sur les violences policières,
  • la fin de l’impunité,
  • et la mise en œuvre de réformes profondes du système sécuritaire.

🧠 Analyse de Fact-OGL

Les événements du 25 juin démontrent une fracture croissante entre les citoyens et les institutions kényanes. Le recours systématique à la violence pour répondre à la contestation compromet la confiance démocratique. Au-delà du Kenya, cette situation interroge la région sur la gestion des libertés publiques, la reddition des comptes et le rôle de la jeunesse dans la transformation politique.

✍️ Rédaction Fact-OGL
📩 Contact : infos@fact-ogl.org
🔍 Rubrique : Actualités des Grands Lacs
📅 Date : 25 juin 2025

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