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Le Kenya traverse une nouvelle onde de choc. Ce 17 juin 2025, des milliers de citoyens se sont mobilisés dans les rues de Nairobi, Mombasa et Kisumu pour exiger justice après la mort en détention d’Albert Ojwang, un blogueur de 31 ans devenu le symbole d’un ras-le-bol généralisé face à l’impunité policière.

Ce soulèvement n’est pas une surprise : Fact-OGL alertait déjà dès le 9 juin, dans un article largement relayé sur les réseaux sociaux, sur les circonstances troublantes de la mort de ce jeune lanceur d’alerte.

Rappel des faits : l’affaire Albert Ojwang

Le 7 juin, Albert Ojwang est arrêté à Homa Bay après avoir publié sur son blog des accusations de corruption visant Eliud Lagat, directeur adjoint de la police nationale. Le 8 juin, il meurt en détention à Nairobi. Les autorités parlent d’un suicide, mais l’autopsie commandée par la famille conclut à un homicide : traumatismes crâniens, strangulation, multiples ecchymoses.

Albert Ojwang, le blogguer tué au kenya

Dès le 9 juin, Fact-OGL révélait ces faits dans un article exclusif, soulignant les premiers rassemblements populaires et l’apparition du mot-clé #JusticeForOjwang. Le climat s’annonçait déjà explosif.

17 juin : le peuple dans la rue

Ce matin, les rues de Nairobi ont résonné des slogans :

“Justice for Ojwang!”
“Ruto, Lagat must go!”
“No justice, no budget!”

La foule, majoritairement composée de jeunes, s’est regroupée devant le Parlement, au centre-ville et dans plusieurs quartiers populaires. À Mombasa, d’autres marches ont été organisées simultanément. La police a réagi avec des gaz lacrymogènes, tentant de disperser les manifestants.

Des vidéos relayées par Citizen TV Kenya montrent des motos sans plaques, avec des individus encagoulés semant la panique – une méthode déjà vue lors des manifestations anti-taxes de 2024. Des scènes de confrontation ont également eu lieu à Kisumu

Du silence officiel à la reconnaissance tardive

Jusqu’au 15 juin, les autorités ont gardé le silence, maintenant la thèse du suicide. Mais sous la pression populaire, le président William Ruto a finalement reconnu le 16 juin que “la mort d’Albert Ojwang est survenue dans des conditions inacceptables, impliquant des membres de la police”.

Une enquête a été officiellement ouverte. L’IPOA (Commission indépendante de surveillance de la police) affirme avoir identifié cinq agents impliqués dans la détention. L’un d’eux aurait été suspendu, selon une source gouvernementale anonyme citée par Reuters.

Conclusion

L’article de Fact-OGL du 9 juin a été le premier à documenter en profondeur cette affaire, désormais au cœur d’une crise nationale. Le soulèvement du 17 juin en est la suite logique. La mobilisation kényane prouve une chose : l’impunité n’est plus tolérée par la jeunesse, et la vérité sur la mort d’Albert Ojwang sera une ligne rouge dans le débat démocratique du pays.

Lire notre article du 9 juin ici : https://fact-ogl.org/kenya-la-mort-en-prison-dalbat-omondi-relance-les-inquietudes-sur-la-securite-des-detenus/

Contactez-nous : infos@fact-ogl.org

La Rédaction

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