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Goma, RDC – Libéré récemment de la prison centrale de Munzenze à Goma, l’ancien député provincial du Nord-Kivu, Kakule Ngahangondi, ne mâche pas ses mots. Il accuse ouvertement le gouvernement congolais d’avoir instrumentalisé l’état de siège pour réprimer les voix critiques, affirmant avoir été détenu arbitrairement

Ancien élu du territoire de BENI, Jean-Paul Ngahangondi

Arrêté dans un climat sécuritaire tendu dans l’Est de la RDC, Jean-Paul Ngahangondi avait été soupçonné de collaboration avec les ADF, une accusation qu’il réfute catégoriquement. Il affirme que sa détention était politiquement motivée et injustifiée. « J’ai été victime d’un système qui utilise la justice pour faire taire ceux qui dérangent. Ce que j’ai vécu à Munzenze est inhumain », confie-t-il à Fact-OGL.

Ngahangondi dénonce ce qu’il qualifie de mascarade judiciaire. « L’état de siège n’a été qu’un prétexte pour museler les opposants. J’ai vu des hommes politiques incarcérés sans jugement, simplement parce qu’ils osaient critiquer les autorités en place », affirme-t-il.

L’ancien élu du territoire de Beni déplore également le silence de certaines institutions face aux nombreuses violations des droits de l’homme documentées durant cette période exceptionnelle. « Plusieurs organisations ont recensé des cas d’arrestations arbitraires de militants et d’acteurs politiques, simplement pour leurs opinions. J’en suis l’un des témoins vivants », ajoute-t-il.

Aucune intention de rejoindre le M23, mais un ton toujours critique

Face aux rumeurs faisant état d’une éventuelle adhésion au mouvement rebelle M23, actif dans la région, Ngahangondi reste vague mais affirme qu’il ne s’associera à aucune force négative. Toutefois, il maintient une posture très critique vis-à-vis du régime de Kinshasa, qu’il accuse de soutenir un état de siège « inefficace et liberticide ».

Pour rappel, l’ex-député provincial a quitté la prison de Munzenze après la prise temporaire de Goma par des rebelles, dans une évasion massive ayant concerné plus de 2 000 détenus. Il souligne que jusqu’à sa libération, il n’avait jamais été présenté devant son juge naturel, en violation flagrante de ses droits.

Fact-OGL continue de suivre l’évolution de ce dossier dans une région marquée par l’instabilité, les tensions politiques et les violations répétées des droits fondamentaux

🖊️ Par Awa jean de Dieu | 16 juin 2025 | contact: ✉️ infos@fact-ogl.org

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