5 minutes 1 semaine

La mort d’Albert Ojwang Omondi, un enseignant respecté, dans une prison kényane vient rallumer les projecteurs sur la situation préoccupante des droits des détenus au Kenya. Son décès, survenu le 6 juin 2025 au centre correctionnel d’Industrial Area à Nairobi, soulève des questions troublantes sur les conditions de détention et la responsabilité des autorités pénitentiaires.

Un enseignant derrière les barreaux

Albert Ojwang omondi, âgé de 38 ans, était en détention provisoire depuis quelques semaines pour une affaire encore entourée de flou. Originaire de Kisumu, il était connu pour son engagement en faveur de l’éducation des enfants vulnérables. Son arrestation avait déjà suscité l’émoi, mais c’est sa mort soudaine en détention qui provoque aujourd’hui une vague d’indignation.

Selon des sources pénitentiaires, Albert Ojwang aurait été retrouvé sans vie dans sa cellule. Aucun rapport médical officiel n’a encore été communiqué, et les causes du décès restent inconnues. La famille, choquée, exige une autopsie indépendante et une enquête transparente.

Une série noire dans les prisons kényanes

Le cas d’Albert Ojwang ne serait malheureusement pas isolé. En 2024, au moins cinq prisonniers auraient trouvé la mort dans des conditions similaires à travers le pays, selon des ONG de défense des droits humains. Certaines victimes seraient mortes faute de soins, d’autres dans des violences internes ou après des interventions musclées de gardiens.

« Ces décès successifs témoignent d’un problème systémique dans le système carcéral kényan », affirme Ruth Nduta, analyste à la Kenya Human Rights Commission. « Les détenus, même non condamnés, sont trop souvent laissés à eux-mêmes dans des conditions indignes. »

Un système en crise

Le Kenya dispose pourtant d’un cadre légal garantissant les droits fondamentaux des prisonniers. La Constitution de 2010 stipule que tout détenu a droit à la dignité, à la santé et à la sécurité. Mais dans les faits, les prisons du pays sont souvent surpeuplées, sous-financées et peu surveillées. Le personnel manque de formation, et les plaintes des détenus restent sans suite dans de nombreux cas.

Le centre correctionnel d’Industrial Area, où est mort Albert Ojwang, est lui-même régulièrement pointé du doigt pour ses conditions de vie précaires. Des rapports d’ONG font état de cellules surchargées, d’hygiène insuffisante et d’un accès très limité aux soins médicaux.

Une demande de justice

La famille d’Albert Ojwang, ainsi que plusieurs syndicats d’enseignants et groupes de défense des droits humains, appellent à une enquête indépendante sur les circonstances du décès. « Ce n’est pas seulement notre frère qui est mort, c’est un symbole de la négligence dont souffrent des milliers de détenus au Kenya », a déclaré sa sœur, Mary Omondi, lors d’un rassemblement à Kisumu.

Des députés de l’opposition ont également réagi, demandant des explications au ministère de l’Intérieur et une réforme en profondeur du système pénitentiaire. Pour eux, il est temps d’instaurer un mécanisme national de surveillance des lieux de détention, indépendant de la police et de l’administration pénitentiaire.

Un appel à ne pas oublier

Alors que le pays fait face à d’autres urgences sociales et économiques, le décès d’Albert Ojwang vient rappeler que la justice et les droits humains ne s’arrêtent pas aux portes des prisons. La sécurité des détenus, qu’ils soient innocents ou condamnés, reste un indicateur essentiel du respect de l’État de droit.

Pour de nombreuses familles, celle d’Albert Ojwang en tête, l’espoir est que ce drame serve enfin de catalyseur pour des réformes tant attendues.

La Rédaction

Partager cet article sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *