4 minutes 3 jours

Contexte : le régime de Mobutu à bout de souffle

En mai 1997, la République du Zaïre vit ses derniers jours sous le régime de Mobutu Sese Seko. Après 32 ans au pouvoir, l’homme fort de Kinshasa est de plus en plus isolé, malade, et confronté à une insurrection majeure portée par Laurent-Désiré Kabila et l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL).

Depuis octobre 1996, cette coalition rebelle, soutenue par plusieurs puissances régionales (notamment le Rwanda et l’Ouganda), a lancé une guerre-éclair depuis l’est du pays. Ville après ville, les troupes de Kabila avancent sans rencontrer de résistance sérieuse.

14 mai 1997 : Kenge tombe, Kinshasa sous tension

Le 14 mai 1997, la ville de Kenge, située à seulement 250 km de Kinshasa, tombe entre les mains des rebelles. Cette victoire décisive fait de la chute de la capitale une simple question d’heures. Les Forces armées zaïroises (FAZ), démoralisées, désorganisées et souvent impayées, ne présentent plus d’obstacle réel à l’avancée de l’AFDL.

À Kinshasa, la tension est palpable. La population, prise entre la peur d’un bain de sang et l’espoir d’un changement, suit l’évolution de la situation dans l’attente d’un dénouement. Des pillages éclatent, des ambassades évacuent leur personnel, et les partisans du régime commencent à fuir.

La chute de Mobutu et la prise du pouvoir par Kabila

Le 16 mai 1997, Mobutu quitte Kinshasa pour Gbadolite, puis s’exile au Maroc où il décèdera quelques mois plus tard. Le lendemain, le 17 mai, les troupes de Laurent-Désiré Kabila entrent triomphalement dans la capitale sans résistance majeure. Le Zaïre devient la République démocratique du Congo. Kabila se proclame président et promet de restaurer l’ordre et la dignité dans un pays ruiné par des décennies de mauvaise gouvernance.

Un tournant historique pour la région des Grands Lacs

Cette transition n’est pas seulement un événement congolais : elle marque un tournant géopolitique dans la région des Grands Lacs. Le renversement de Mobutu met fin à l’une des plus longues dictatures d’Afrique et redistribue les cartes du pouvoir entre pays voisins. Elle ouvre aussi la voie à de nouvelles tensions, notamment avec les anciens alliés de Kabila, qui seront à l’origine de la Deuxième Guerre du Congo dès 1998.

Le 14 mai comme symbole de rupture

Le 14 mai 1997 reste dans l’histoire comme la dernière étape avant l’effondrement définitif du Zaïre. C’est le jour où la chute devient inévitable, et où l’Afrique – et particulièrement les Congolais – retiennent leur souffle. Cette date symbolise un point de bascule entre deux époques : celle d’un régime autoritaire affaibli, et celle d’un avenir incertain, mais porteur d’espoir.

Partager cet article sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *