
Un événement judiciaire sans précédent s’est ouvert ce vendredi 25 juillet 2025 à Kinshasa. L’ancien président de la République et actuel sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange, comparaît devant la Haute Cour Militaire dans une affaire aux enjeux politiques, juridiques et historiques majeurs.
Selon l’extrait de rôle affiché par la juridiction, l’audience publique a débuté à 9 heures dans la salle habituelle des audiences située au rez-de-chaussée du Nouveau Palais de Justice, au croisement des avenues des Bâtonniers et Pumbu, dans la commune de la Gombe à Kinshasa.
Le ministère public, représenté par l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire, a introduit l’affaire sous le numéro RP N°051/25. Joseph Kabila est poursuivi pour des faits extrêmement graves :
- Participation à un mouvement insurrectionnel ;
- Crime contre la paix et la sécurité de l’humanité ;
- Homicide intentionnel par balles ;
- Trahison ;
- Apologie ;
- Viol ;
- Torture ;
- Déportation et occupation par la force de la ville de Goma.
Ces accusations, listées avec précision dans l’extrait de rôle signé par la greffière de la Haute Cour Militaire, Madame Ngalula Mpiana Jeanne Françoise, constituent des crimes d’une gravité exceptionnelle et placent cette procédure au cœur de l’histoire judiciaire de la République démocratique du Congo.
Le nom de Joseph Kabila, longtemps symbole du pouvoir en RDC, est désormais associé à un procès où la justice militaire se prononcera sur des actes considérés comme des atteintes majeures à la sécurité nationale et aux droits humains.
La tenue de ce procès suscite déjà de nombreuses réactions dans les milieux politiques, diplomatiques et au sein de l’opinion publique congolaise. Tandis que certains y voient une avancée de l’État de droit et une volonté de mettre fin à l’impunité, d’autres évoquent une instrumentalisation politique de la justice dans un contexte de tensions persistantes.
Ce procès intervient dans un climat sécuritaire toujours tendu dans l’est du pays, notamment dans la ville de Goma, explicitement mentionnée dans les accusations liées à une « occupation à force ouverte ».
L’audience du jour pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique du pays. Il reste à savoir si cette affaire aboutira à une condamnation, à une relaxe, ou à un nouveau feuilleton judiciaire dont l’issue pourrait avoir de profondes répercussions sur la scène nationale.
Le pays tout entier, ainsi que la communauté internationale, suivra de près cette procédure qui pourrait redessiner les lignes du pouvoir et de la justice en République démocratique du Congo.