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Dans un café de presse tenu à Goma, ce 18 décembre 2025, les chevaliers de la plume restés dans la ville afin de continuer à exercer leur métier ont réfléchi à l’éthique et à la déontologie journalistiques, particulièrement en cette période marquée par la guerre.

« Le journaliste doit prendre l’entière responsabilité de tout texte (écrit ou parlé) publié sous sa signature (ou sa voix), avec son consentement ou sous son pseudonyme personnel », stipule l’article 4 du Code d’éthique et de déontologie du journaliste.

Prenant la parole, la présidente de la corporation des journalistes, Madame Rosalie Zawadi, a insisté sur la nécessité, pour les journalistes évoluant dans des zones en conflit depuis près de douze mois, de respecter scrupuleusement les règles du métier, depuis la prise de la ville par les libérateurs de l’AFC/M23.

« Je vous exhorte au respect de la vérité, de notre éthique et de notre charte : l’impartialité, la protection des sources et le respect de la vie privée », a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté, dans un ton empreint de gravité :

« Certes, nous traversons un moment difficile. La région est en proie à une guerre qui a secoué une grande partie de l’Est du pays. Mais nous, en tant que journalistes, devons travailler comme de véritables professionnels des médias, malgré la situation actuelle. »

Face à la presse locale, le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Kambere Muyisa Lumumba, a salué le travail abattu par les journalistes après la libération de la ville.

« Le gouverneur m’a demandé de vous dire que vous jouissez de vos droits et de vos libertés. Que personne ne vous inquiète, mais respectez aussi les textes. Vous avez des codes qui vous régissent. Si vous les respectez, vous resterez sans problème. En revanche, un journaliste qui viole les codes devient un journaliste dangereux », a-t-il souligné.

Poursuivant son intervention, il a appelé à un journalisme responsable et professionnel :

« Restons dans les limites de nos textes, faisons un travail professionnel et montrons ce qui est clair, correct et exact. Il y a environ onze mois, Goma était une ville invivable. Les balles pouvaient siffler à tout moment. Les communautés s’étaient déchirées, il n’y avait plus de cohésion sociale, et des affrontements éclataient presque chaque jour entre Nande, Hutu, Tutsi, Kumu et Kisi. Aujourd’hui, nous pouvons dire que la sécurité et la paix sont revenues, et que la cohésion sociale est rétablie. »

Selon le porte-parole, la province est désormais engagée dans une phase de transformation et de développement qui nécessite l’implication active des professionnels des médias.

« Pour que cela réussisse, il faut que les journalistes contribuent activement. Vous faites un grand travail, et nous vous en félicitons. Pas seulement moi, mais aussi les gouverneurs et le gouvernement provincial », a-t-il affirmé.

Il a également encouragé la poursuite de ce type d’initiatives :

« C’est la première fois depuis la libération de Goma que vous organisez un café de presse. Nous vous encourageons à continuer avec des activités de ce genre, régulièrement, afin de rappeler les textes, de corriger les dérapages et de renforcer la coopération entre la province et les journalistes. Nous sommes des partenaires, pas des ennemis. »

Insistant sur la vérification des faits et l’évitement des opinions non vérifiables, il a rappelé que la crédibilité de la presse locale en dépend. Il a réaffirmé le soutien total des autorités provinciales aux journalistes respectueux de la déontologie, soulignant qu’aucun journaliste n’a été inquiété pour son travail professionnel.

Enfin, il a remercié la présidence et le staff de l’UNPC pour leur mobilisation et leur plaidoyer en faveur de la libération du journaliste Ricardo, aujourd’hui présent à Goma, tout en dénonçant certaines informations erronées circulant sur les réseaux sociaux.

Il convient de rappeler que cette guerre a contraint plusieurs journalistes de Goma et de Bukavu à fuir leurs rédactions et à vivre en exil, par crainte pour leur sécurité.

Rédigé par AWA JEAN DE DIEU

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